Il fallait bien que quelqu’un le fasse, que quelqu'un le dise. Et ce furent les Wallons. Un peuple de 3,5 millions d’habitants  qui remet la démocratie dans le bon sens et laisse furieuse une élite mondiale sourde et déconnectée d’une révolution en marche : celle d’une reprise de pouvoir par les citoyens. 


Car cette affaire du CETA (accord de libre échange entre le Canada et l’Union Européenne) prouve une nouvelle fois que les technocrates ont voulu jouer les intérêts financiers des grands groupes industriels (leurs employeurs) contre ceux de leurs électeurs. Bon, ceci dit, il est aussi vrai qu’ils ne sont pas élus. Le début du problème ?

Car le plus étrange, c’est encore que les wallons expriment le sentiment profond et diffus d’une majorité des 505 millions d’européens. A croire que la caricature et la diffamation restent les armes d’un système en déclin. Car comme le dit justement Paul Magnette, président de la Wallonie : « Bien sûr, nous ne sommes pas contre le commerce. Bien sûr, nous ne sommes pas contre le Canada. Si on pouvait déjà s’épargner ces caricatures, si on pouvait s’épargner ces simplismes, on gagnerait, non seulement, beaucoup de temps mais on gagnerait aussi beaucoup dans la qualité de nos relations avec nos partenaires européens et nos partenaires canadiens. » Et du côté français, de découvrir par la même occasion que la Wallonie, comme la Flandre, exercent et disposent d’un vrai pouvoir en Belgique et en Europe. La Bretagne aurait-elle pu stopper un tel traité ? Non bien sûr… Il est vrai que depuis Paris, hormis la levée des impôts, la province n’a pas grand intérêt. Ah si, pour les vacances peut-être…

L’Europe est-elle en crise ? Après le Brexit, on peut le penser. Mais on voit bien que le mal est plus profond et ne se limite pas aux frontières du vieux continent. Il n’est qu’à lire les réactions des représentants canadiens après l’échec de la négociation. Comme l’écrit Le Journal de Montréal après la réaction de Chrystia Freeland, ministre du Commerce international :.« L’UE n’est pas capable maintenant d’avoir un accord international, même avec un pays qui a des valeurs si européennes que le Canada, même avec un pays si gentil, si patient », avait-elle déclaré. « Bien entendu, les Belges auraient dû renoncer à leurs intérêts fondamentaux au nom de la « gentillesse » du Canada… ». Soit gentil et tais toi, c’est en substance tout ce que demande nos élites, car aujourd’hui, on, ne peut plus parler de représentants. 


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