Pour vivre heureux, vivons cachés. Une devise que la République a depuis longtemps fait sienne et qu’elle sait déléguer à l’occasion. Deux exemples pour s’en convaincre
Depuis quelques mois, une entreprise minière rode autour de Korlé. Elle sonde, carotte, perce… avec les autorisations légales adéquates et dûment tamponnées. Un Permis Exclusif de Recherche minière (PER) a bien été accordé le 3 novembre 2014 à la société Variscan Mines. Jusque là, rien de plus normal. Mais depuis, silence radio : personne ne sait ce que cette entreprise recherche, personne ne sait quels sont les résultats des sondages, personne ne sait…rien.
Et surtout, personne n’en veut, pétitions à l’appui. Car, à regarder de plus près, en 2015, l’Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques (INERIS) rappelait que ces forages ne pouvaient pas être sans conséquences. Pourtant, aucun état des lieux environnemental de l’eau n’a été prévu dans la procédure en cours, et des rumeurs courent sur les différentes mines déjà exploitées par Variscan Mines – notamment celles de Salsigne et de St Félix en Pallières.
Autre exemple où le silence semble garantir l’emploi de plusieurs centaines de personnes pour de nombreuses générations : la centrale nucléaire de Brennilis. Installée dans les Monts d’Arrée à 25 km de Karez, ce réacteur est en cours de démantèlement depuis… 1985 ! Son coût ? Quelque 482 millions d’euros à ce jour, soit 20 fois plus que les estimations de la commission pour la Production d’Électricité d’Origine Nucléaire (PEON) d’après la Cour des Comptes. D’incidents en incendies, voire en annulations par le Conseil d’Etat pour que EDF « soumette l’étude d’impact à la consultation du public », le chantier dure et les syndicats préservent l’emploi, coûte que coûte (c’est le cas de le dire !).
Rappelons qu’il existe 58 réacteurs nucléaires en France. Combien de temps faudra-t-il pour les démanteler ? Le coût de ces travaux est-il incorporé dans le modèle économique des pros nucléaires ? Sans parler de l’EPR… Et ce ne sont pas les candidats à l’élection Présidentielle de 2017 qui y changeront grand-chose. Car, côté démantèlement, à Brennilis, seule la Lampaulaise de Salaisons manie efficacement la fermeture d’usine…