Le pari était osé. Quelques Bretons de New York et les équipes de Carhaix l’ont relevé. Ce premier week-end d’octobre 2016, les Gwenn ha du ont flotté dans le jardin des New-yorkais et quelque 4000 personnes ont pu souffler les bougies du festival breton au rythme des Celtic Social Club et de M. Reportage. 


Exténués mais tellement contents. L’arrivée du courant à 16 h 10 au stand des billigs alors que le public déjà nombreux commence à s’engouffrer dans l’enceinte du Summer Stage déclenche, en soirée, une crise de fous rires. « Imaginez si on n’avait pas pu faire de crêpes. Les gens étaient aussi venus pour ça, entonnent à peine soulagés, Simon Herfray et Bernard Le Bris, deux des organisateurs de BZH New York. Un petit détail vite noyé dans le déluge de bonheur qui a déferlé sur Central Park livrant la scène si prisée des New Yorkais l’été à tous les Bretons d’un jour.

Les vingt-cinq ans des Vieilles Charrues célébrés à New York, pour de vrai… « Quand on y repense, c’était une idée débile, un projet fou,  rappelle, écrasé de fatigue mais les yeux  pétillants d’émotion, Laurent Corbel. Devant la nuée de petits drapeaux gwenn ha du, le co-président des Bretons de New York et sa bande de copains se demandent bien s’ils ne sont pas en train de rêver. A deux pas mémorial de John Lennon au plein cœur du gigantesque poumon vert de la Grande Pomme, l’idée jetée sur la table, il y a un an, par les deux têtes de pont des Vieilles Charrues, Jérôme Tréhorel et Jean-Luc Martin, est pourtant bien devenu réalité. « Le travail a été colossal », résume d’un trait Véronique Gautier, également co-présidente de l’association.

Des mois d’incessants efforts pour un résultat enchanteur. A commencer sur scène. L’hymne breton façon opéra en guise de coup d’envoi, il fallait au moins ça, suivi du Celtic Social Club en mode écossais pour réchauffer les cœurs, rien de tel pour démarrer. Le public bon enfant, crêpes et bière à la main, s’agglutine peu à peu devant les enceintes géantes, heureux d’être là.

La cuisine française, tant appréciée aux Etats-Unis, a même planté ses fourneaux à l’entrée du site. Les chefs français de New York y déploient tous leurs talents culinaires pour régaler les gourmets. 

Sous un ciel gris mais clément, les Bretons de New York ne tardent pas à se mélanger à leurs cinq cents compatriotes arrivés tout droit du pays, pour certains enveloppés dans d’immenses drapeaux, pour d’autres, le pain de sucre solidement fixé sur la tête. Des Américains, amoureux de la France et de la Bretagne, pour beaucoup accompagnés de leurs enfants sont aussi de la fête. « Mes deux filles sont à l’école française, revendique tout sourire, Mike, sa cadette confortablement installée sur ses épaules. Ma femme est française. On se devait d’être là.»

Un peu plus loin, Loïc et Caroline, fraîchement débarqués à New York n’auraient également pour rien au monde manqué l’événement. « Je suis originaire de Quimper. Je travaille dans l’informatique, avance fièrement le jeune Finistérien. On arrive du New Jersey. Ma femme est parisienne mais cela fait du bien d’être ici. »

Alors que Krismenn et Alem, deux jeunes rappeurs bretons, font un malheur devant la Bretagne réunie, l’ambiance reste calme et studieuse en basckstage jusqu’à l’arrivée presque discrète du très attendu M. enchanté de retrouver son complice et ami, Jérôme Tréhorel, directeur général des Vieilles Charrues. Les retrouvailles sont chaleureuses et le sourire est sur les lèvres. Matthieu Chedid ne se départit pas de sa légendaire gentillesse. 

C’est aussi en grand fidèle du festival que M., veste de paillettes rouges et lunettes du futur animées de larges carreaux de lumière blanche, se lâchera peu après devant quelques quatre mille spectateurs totalement éblouis. « Je suis super heureux d’être ici, confiera l’interprète de « Qui de nous deux » juste après son concert. C’est la seconde fois que je viens à New York. Je me suis senti comme à Carhaix aujourd’hui. »

Les organisateurs sont aux anges. M. aussi tandis que The Avener, coiffé d’un chapeau noir, style cow boy, fait bientôt retentir la célèbre musique de « Il était une fois dans l’Ouest » au-dessus du site encore plein à craquer. La nuit est tombée sur Central Park. Le temps est doux et les étoiles brillent dans le ciel. Au loin retentissent les sirènes de la ville qui ne dort jamais. Happy birthday Les Vieilles Charrues ! 

De notre correspondante à New York,
Marie Le Blé

A lire aussi : l’interview de Jérôme Tréhorel

M. a été plus que bien accueilli par le public breton et américain au Summer Stage. La Bretagne aime l’habitué des Vieilles Charrues et il le lui rend bien.

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