OCUS est une compagnie familière en Bretagne. Elle part ces temps-ci depuis sa résidence de St Germain sur Ille vers le pays de Morlaix avant Bruxelles. C’est dire si sa caravane hante les territoires, anime les places,  les monts et les vaux.


Comme un printemps qui vient après l’hiver, la forme est neuve. Le terrain de jeu – comme ils disent, est renouvelé. Une vidéo démarre le spectacle et nous entraîne dans l’entraînant, lequel s’avère venteux, ouraganesque et même tempétueux. Vent de folie sur le monde !

OCUS raconte toujours la même histoire, la leur puisque c’est un collectif. Composition bio garantie : chair et sentiments, sang et os, lyrisme d’enfance compris sans compter une soif de commun et une réelle douleur d’être dans la douleur du monde. C’est par un joli film d’animation que ça démarre, sorte de visuel poétique autant que tuyautesque d’une cité à broyer les hommes, à ventiler l’âme, à foutre en l’air l’air. La dépersonnalisation guette, la productivité financière domine, ceux de la cité  soufflent et souffrent. La bande d’échevelés lyriques coalise et quitte l’usine à soufflets. Les éoliennes du commun n’ont qu’à bien se tenir.

Soudain, les spectateurs assis (mal) devant l’écran sont amenés, le sauve qui peut est sonore, à quitter la salle. Alerte générale, fenêtre météo explosive !

Porte-voix sur le dos, les cinq hirsutes nous envoient voir. C’est ce dimanche à Andouillé-Neuville que ça se passe. Si on le redit, c’est que les échevelés de plumes et de soi mettent en scène le lieu où l’on est, la mairie au n° 1 et ses placis ou trottoirs, tout est scène ! Les objets comme d’habitude sont recyclés de nos cuisines ou de nos granges. Les costumes sont remarquables, le camaïeu de gris signe une armée d’espoir, des soldats de la claudication et des tyrans d’orchestre. Avant tout des poètes de casseroles ou des valseurs de marionnettes.

Les praticables du spectacle sont à roulettes, fumant jusqu’envie de thé s’ensuive. Davantage qu’un spectacle, nous est proposé un workshop venteux avec, in fine, le making-off du titre qui nous est donné à concurrence de propositions!

Le spectacle s’étape, tradition classique n’oblige pas, en quatre actes. Le spectateur doit bouger et ce n’est pas de tout repos. Les instants se succèdent en mode OCUS. Les spectateurs sourient souvent, poil aux vents, Zéphyr, Mistral et ceux d’autan ! Les enfants sont magnétisés et posent des questions au chimiste qui sort de sa blouse des ampoules d’air ! Les enfants réclament qu’elles soient débouchées  bien avant que l’acteur, suivant son texte, n’ouvre celle remplie du vent de la liberté. Les spectateurs suivent le mouvement, de place en parvis, de trottoir en escalier, car ils savent qui est OCUS, une troupe familière qui hante les pays, remue les consciences, souffle dans les cous, mais doux.

Courez voir le programme de leur tournée. Leur site est tenu à jour même s’ils réinventent, Cugnot oblige, la machine à vapeur ! 

Site officiel de la compagnie OCUS

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