Supposer irréversible  l’autonomie du Pays Catalan - et de toutes autres nations européennes - ne doit pas nous étonner. Non plus que nos États souverains s’y opposent. Pour eux toute (r)évolution est mortifère. 


L’objectif est de ne rien changer, ou a minima de travailler à la marge et dans l’ombre à ne modifier que ce qui peut pérenniser la gouvernance de leurs représentants. Le scandale des Paradise Papers est à ce titre flagrant, et les réactions politiques qui en découlent assurent le service minimum. Évidemment, ce ne sera  jamais suivi d’effet : pourquoi scier la branche… Mais à force de figer les institutions dans un monde en mouvement, on laisse filer la société civile vers d’autres horizons et on finit par créer d’étranges morales qui, en 2017, éloignent les contraires : riches / pauvres, urbains / ruraux, etc. Entre les deux, un élastique qui se tend… Et parfois se rompt.

Pour lutter contre l’option d’une possible Europe fédérale, les outils sont nombreux et les manipulations pernicieuses, à commencer par les livres d’histoire si bien ouverts et commentés dès le CP. Mais aujourd’hui, on ne se contente plus de réinventer un passé qui nous arrange, on nous explique que notre futur est tout tracé ! Qu’on ne peut rien changer (pour notre bien, sûrement). Souvenons-nous du référendum de Mastricht. Incapables de trouver un sens à notre présent, voilà que désormais les États nous inventent un futur rectiligne. S’opposer, c’est lutter contre le progrès. Tout est dit. Mais à ce compte là, replaçons nous dans les années 50, quand on nous expliquait que l’Algérie était française… Revenons en 2017 et étudions d’un peu plus près l’arrogance de nos républicains face aux revendications corses, bretonnes, catalanes, basques… Et puis pensons qu’à des milliers de kilomètres de Paris, la Nouvelle Calédonie, elle, réussit à inventer un autre futur.

Désormais, nos sociétés connaissent plusieurs soubresauts par générations. Aux cours des deux derniers siècles, trois révolutions ont marquées notre histoire : la révolution française (1798), la révolution libérale (1884) et la révolution russe (1917). Depuis, tout s’accélère et les bouleversements vont aussi vite qu’un flux de data transatlantique. Qui imaginerait vivre sans ordinateur, alors que celui-ci est arrivé il y a 20 ans à peine ? Dans deux décennies, l’Europe fédérale sera – peut-être – aussi évidente qu’Internet aujourd’hui. Et Le président séparatiste catalan Carles Puigdemont, un précurseur. Aujourd’hui seule l’Écosse s’indigne du mandat d’arrêt lancé contre lui par le royaume espagnol. Et nos médias nationaux effleurent à peine les manifestations de soutien de ce côté ci des Pyrénées. Quand ils ne raillent pas les millions d’indépendantistes qui arpentent les rues barcelonaises et ignorent les centaines de maires sous le coup d’une arrestation (une centaine d’entre eux étaient hier à Bruxelles), les ministres en prison, etc…

Peut-être une méthode traditionnelle espagnole pour préparer de nouvelles élections démocratiques en Catalogne ?


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