Ça bouge sur le front du fédéralisme. Supprimant un étage du mille-feuille administratif, la nouvelle assemblée territoriale corse a élu ses présidents. Oui, se sont bien le nationaliste Jean-Guy Talamoni et l'autonomiste Gilles Simeoni qui prennent la tête de la collectivité unique de Corse ! 


Car la réalité demeure : les régionalistes ont évincé les jacobins et, par effet de bord, ont effacé du paysage politique le Front National, le PS… et la République En Marche. A tel point que Jean-Luc Mélanchon salue cette victoire ! Aussi bizarre qu’étrange. Pour l’heure, on retiendra que là où le régionalisme passe, les extrêmes trépassent mais que le dégagisme touche aussi Emmanuel Macron et LREM, qui n’ont pas réussi à créer un « front républicain » face au régionaliste. Car, oui, Macron a essayé a-t-on appris dernièrement ! Et c’est d’ailleurs parfaitement logique pour un homme qui soutient le gouvernement espagnol face aux catalans. Un point commun avec Emmanuel Valls.

Ces deux-là ont du faire une drôle de tête en apprenant que les catalans confirmaient leur intention d’un peu plus d’autonomie. Avoir mis une partie de l’exécutif de Barcelone en prison n’a pas suffi à inverser la tendance. Que faire maintenant ? Le gouvernement français doit observer les négociations espagnoles avec intérêt. La Corse est en embuscade !

Autre échéance, celle de la Nouvelle Calédonie qui, depuis 1988 (sic), prépare son référendum d’autodétermination : il doit se tenir avant novembre 2018. Tout le monde devait penser qu’il n’est pas de problème dont une absence de solution ne finisse par venir à bout. Et puis 30 ans, c’était loin ! A d’autres générations la patate chaude. Un peu comme le réchauffement climatique, la dette… Bref, une vraie méthode de gouvernance !

A l’heure de la mondialisation, l’Europe semble donc secouée par un vent de relocalisation de ses centres de décision politique. Idem avec l’Irlande du Nord : que vont faire les anglais? Installer à nouveau des postes frontières entre l’Ulster et l’Eire ? Là où des milliers de personnes circulent aujourd’hui librement et quotidiennement ? De quoi raviver certaines tensions. Et on ne parle pas de l’Écosse !

L’année 2018  sera donc instructive. A la Bretagne et aux bretons d’être les acteurs de leur propre histoire. Certains journalistes sortent même du bois comme Gilles Martin-Chauffier, rédacteur en chef de Paris Match, qui présente son livre « Du bonheur d’être Breton ». Pour lui aussi, « la Bretagne va survivre à la France » explique-t-il dans 20 Minutes. Il n’est donc pas trop tard pour être en phase avec son époque et surtout échapper à une alternative plus radicale, qu’elle vienne de gauche ou de droite. Les prochaines échéances électorales seront à cet égard d’une extrême importance.

Bloavezh mat d’an holl !


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