Ceux qui se poseraient encore la question, Kokomo n’est pas une ville de l’Indiana, mais un terme entre initiés de la rue, un mot de code entre mauvais garçons qui signifie la même chose que puravida pour les deux héros de Easy Rider. T’en as ? Ouais, et même de la bonne aujourd’hui, du Ko Ko Mo… Rencontre avec le groupe de Nantes qui monte, qui monte…


Vous confirmez l’adage, il n’y a que les mauvais qui répètent ?
K20 
: On a répété quatre fois au tout début, je ne connaissais pas les morceaux, Warren les avait écrit et il fallait que je me cale. C’est l’avantage d’être deux, sur scène on se regarde et on réagit.
Warren
 : L’idée c’est aussi de ne pas servir un show millimétré, de montrer que l’on peut jouer en s’inspirant du moment, sans prévoir ce qui va arriver. On veut que les gens sentent que le show est créé spécialement pour eux. On se connaît assez bien pour ne pas avoir besoin d’échanger.

Comment vous vous rencontrez ?
K20 
: Une histoire banale, je répétais avec un autre groupe Da Sweep. On était dans le même studio, et on s’est retrouvé tous les deux à jammer, on s’est tellement éclaté qu’on s’est dit qu’on ne pouvait pas en rester là. Kevin avait déjà monté Ko Ko Mo avec un autre batteur, mais comme humainement ça s’est super bien passé on a décidé de continuer tous les deux.

Quel est votre matos sur scène ?
Kevin
 : Guitare-basse batterie et depuis quelques temps sur certains morceaux, un ordi pour alléger les solos de Warren. On veut faire du soixante-dix mais ce n’est pas de l’électro non plus. 

Quand vous parlez de son seventies, vous pensez à qui ?
Kevin
 : J’écoute de la musique depuis mon enfance. J’avais 4-5 ans et je puisais dans les disques de mon père, ça allait de Led Zeppelin à Jimi Hendrix en passant par Rory Gallagher et les Beatles. Mais c’est plutôt l’idée d’une époque qu’un truc référentiel, parce que tous ces groupes sont quand même un peu intouchables. Je ne me vois pas les reprendre. 

Et toi K20 ?
K20
 : Je suis un peu plus vieux. Mon papa était musicien un peu rock blues, et j’ai été un peu bercé au Santana, Pink Floyd, autres Beatles et King Crimson. J’écoutais ça mais sans vraiment être fan, je préférais U2, Rickie Lee Jones ou Queen. Je suis aussi passé par du hip-hop, de l’électro, mais beaucoup écouté Björk, Radiohead, Portishead et Massive Attack. Et voilà qu’il s’avère qu’on se retrouve tous les deux à faire du rock alors que je n’en viens pas… J’ai l’impression qu’on ramène le côté bestial de Black Keys ou de Royal Blood à la chose. Je n’ai pas l’impression qu’on copie qui que ce soit.

Comment enregistrer un disque si vos chansons naissent de façon presque aléatoire ?
K20
 : Warren ramène ses textes et ses accords de guitares, ensemble, on bosse sur les arrangements.

Il y a quand même des morceaux figés ?
K20
 : Forcément.
Warren
 : L’idée pour l’album c’était de retranscrire l’énergie scénique, et malgré le cadre, ça reste en perpétuel mouvement.
K20
 : On a donc souvent gardé la première prise de guitare par exemple, c’était un bon moyen pour conserver cette spontanéité. Et puis surtout, pas question de surproduire l’album.

Vous l’avez enregistré où ?
Warren
 : Chez nous. Ensuite, on a envoyé les pistes à Liverpool par we transfer à Al Groves, il a sa patte. Il est ingé son, producteur, réalisateur. On l’a rencontré sur un projet à Nantes et on a craqué. Il est anti protocolaire de ouf et encore une fois on s’est bien entendu, il a accepté de nous aider. C’est un type qui marche à l’instinct, et c’est pas parce qu’il a eu un disque d’or avec Bring Me The Horizon qu’il va snober deux frenchy.

Al Groves dont la côte ne cesse de monter a eut cette phrase juste en parlant de Ko Ko Mo « Ils sont OK pour tester plein de trucs et prendre des risques, sans à priori. Une confiance mutuelle rare et pourtant si nécessaire… »

Propos recueillis par Christian Eudeline

Album « Technicolor life » dans les bacs vendredi 3 mars 2017


0 Commentaires

Laisser un commentaire

Abonnez-vous à notre newsletter

Edito

Articles similaires

Autres articles de la catégorie L'invité